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En prison pour une simple randonnée

En prison aux Etats-Unis pendant 2 semaines pour avoir fait une randonnée / footing au Canada

Une Française de 19 ans, originaire de des Hautes-Alpes, a été victime des tensions actuelles aux frontières américaines. Cedella Roman a fait deux semaines de prison aux Etats-Unis alors qu’elle avait franchi sans le savoir la frontière entre le Canada et les Etats-Unis. La frontière avec le Canada est la plus longue du monde avec ses 8 900 kilomètres et passe souvent au milieu de la nature.

« Quand j’y repense, je me dis ‘tout ça pour ça’. C’est un peu incroyable », raconte Cedella Roman, qui peine encore à mettre des mots sur sa mésaventure, révélée par la chaîne canadienne CBC .

L’incident s’est produit le 21 mai 2018 en fin de journée

La jeune femme décide de faire un jogging. « Rapidement, j’arrive vers la fin de la plage et je m’aperçois que la marée commence à monter », dit-elle, jointe par téléphone par l’AFP. Elle rebrousse alors chemin quand elle aperçoit un sentier qu’elle emprunte pour photographier le paysage avant de repartir.

C’est alors que deux agents américains en charge de la surveillance de la frontière l’ont accusée d’être illégalement passée de l’autre côté.

Deux semaines de prison

Sans papiers d’identité sur elle, elle explique qu’elle est Française et qu’elle est juste en vacances chez sa mère et dispose d’un VISA en règle. Elle a franchi la frontière « sans s’en rendre compte », affirmant n’avoir vu aucun panneau signalant la frontière.

Les deux agents tentent, selon ses dires de la rassurer mais l’informent, au bout d’une vingtaine de minutes, qu’ils ne peuvent pas la laisser repartir.

Elle raconte avoir été emmenée « dans un bâtiment » où des agents prennent ses empreintes digitales et lui retirent ses effets personnels : « C’est à ce moment-là que j’ai commencé à avoir très peur. J’avais l’impression d’être une grande criminelle », dit-elle.

Sa mère lui a ensuite apporté son passeport et son permis d’études pour prouver son identité et son droit d’être au Canada. Toutefois, le personnel du centre a déclaré que les autorités canadiennes de l’immigration devraient valider les documents avant de libérer la détenue, ce qui a mené à un séjour de deux semaines dans l’établissement.

Elle est finalement libérée le 6 juin et retourne au Canada avant de rentrer en France une semaine plus tard. La jeune femme ne fait pas l’objet de poursuites judiciaires mais interdite de séjour aux États-Unis.

Avec le recul, Cedella juge la réaction des autorités américaines démesurée. «Je comprends qu’ils veuillent faire respecter la loi mais je n’ai rien fait. Il s’agissait d’une erreur.» «Cette expérience a changé mon regard sur les migrants, dit-elle. Le fait d’avoir vécu avec eux pendant ces quinze jours fait que je me sens plus proche de leur situation».

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